On m’a dit : “Rentre dans le rang.” J’ai répondu : “Quel rang ?”
On m’a soufflé : “Sois plus discrète.” J’ai ri. Fort. Trop fort.
Parce que se fondre, c’est disparaître. Et disparaître, c’est mourir.
Je ne suis pas venue au monde pour être une version allégée de moi-même. Pas née pour arrondir mes angles, pour filtrer ma lumière sous prétexte qu’elle éblouit. Ma place, je ne la demande pas, je la prends. Parce que ceux qui attendent qu’on les laisse entrer finissent par moisir derrière la porte.
Être soi, c’est un luxe. Pas celui qu’on achète, mais celui qu’on ose. C’est marcher dans une pièce et imposer l’évidence. Ne pas être un écho mais la voix qui le précède. Trop souvent, on essaie d’être ce qui rassure, ce qui plaît, ce qui rentre dans la case bien étiquetée. Mais moi, j’ai brûlé la case. J’en ai fait un brasier.
On aime dire qu’il faut être unique. Mais dès qu’on l’est, on dérange. La vérité, c’est que le monde acclame l’originalité à condition qu’elle soit confortable, polie, domestiquée. Moi, je veux être sauvage. Indomptable. Une œuvre sans copie, un chef-d’œuvre sans mode d’emploi.
Alors non, je ne serai jamais une ombre parmi d’autres. Si je dois briller, ce ne sera pas avec la lumière des autres. Ce sera avec la mienne. Brute. Incandescente. Sans permission.
Parce que l’art de régner commence par l’audace d’être unique.
Neyla 🐆